MATCH REPLAY. Le jour où... Nice atomise Barcelone.

O.G.C NICE - Barcelone 1973
Debouts : Baratelli, Adams, Chorda, Grava, Isnard, Jouve.
Accroupis : Eriksson, van Dijk, Molitor, Huck, Loubet.

Ils sont à peine plus de seize à dix-sept mille spectateurs à s'être déplacés au stade du Ray, le 19 septembre 1973,  pour voir le grand Barça de Rinus Michels - le créateur du football total - au premier tour de la coupe UEFA. Le public boude peut-être un peu la présence de Johan Cruyff dans les tribunes. Ce dernier, qui vient de s'engager chez les Blaugranas pour un transfert record, n'est pas qualifié pour la rencontre. Le célèbre numéro 14 a cependant tenu à encourager ses partenaires opposés aux Aiglons, qui se sont préparés comme jamais (mise au vert à la montagne) pour affronter des Catalans naturellement favoris selon les pronostics.

Mais l'entraîneur niçois Jean Snella, qui n'est pas le dernier venu pour motiver ses troupes, a plus d'un tour dans son sac. Fin tacticien, l'ancien coach stéphanois a aussi misé sur le mental de ses joueurs. « Vous êtes à leur niveau. N'ayez pas peur » insiste-t-il auprès de ses hommes. A croire que le bonhomme sent qu'il peut se passer quelque chose, et pas seulement sur un malentendu.

L'OGC Nice attaque d'ailleurs la partie sur un rythme diabolique. Charly Loubet, sur l'aile droite, récupère à l'arrache un ballon dans les pieds de son adversaire direct. L'attaquant niçois parvient à centrer dans la surface. Sadurni, le gardien barcelonais, détourne le cuir à la va-comme-je-te-pousse dans les pieds de van Dijk. Le Néerlandais, ancien pensionnaire de l'Ajax, ne se fait pas prier pour catapulter le ballon au fond des filets catalans. Après cinq minutes de jeu, les Niçois viennent, déjà, de réaliser un petit exploit. Dans les gradins, Johan Cruyff commence à griller les cibiches comme à l'accoutumée. Peut-être un plus que d'habitude même, car les Aiglons font le pressing sur l'équipe de Rinus Michels. Par deux fois, Marco Molitor perd son duel avec Sadurni et manque l'occasion de doubler la mise. L'avant-centre international – il était notamment titulaire chez les Bleus (avec Baratelli, Adams et Jouve) dix jours plus tôt contre la Grèce (3-1) – attend son heure. Dirk van Dijk, sur un coup-franc du pied droit, inquiète aussi le portier adverse. Puis c'est le Suédois Eriksson qui manque le cadre d'un rien sur une frappe du gauche. Le Barça est pris à la gorge, celle de Cruyff brûle comme un poil, et réagit en de rares occasions. Marcial, d'un tir puissant, met Baratelli à l'épreuve, déjà décisif en début de match sur une tête d'un attaquant barcelonais. A la mi-temps, et c'est une surprise, les Aiglons virent en tête. Par contre, du côté catalan le doute s'installe à l'entame de la seconde période.

Une deuxième mi-temps qui débute sur une nouvelle offensive niçoise. Les Aiglons remportent la bataille du terrain. Barcelone ne joue presque pas. Sur un centre de van Dijk, Marco Molitor rate l'immanquable et sa tête à deux mètres du but adverse. Il attend son heure... qui arrive après l'heure jeu lorsque, lancé par Roger Jouve, il bat Sadurni d'une pichenette bien sentie. Nice réalise le break et profite du désarroi de son illustre sparring-partner. Les Aiglons se font bien une petite frayeur sur un tir de Matial détourné, et une boulette de Chorda dans la surface sans conséquence, ce sont eux qui assomment définitivement la rencontre, le Barça et son égo. Sur un coup-franc de Jean-Noël Huck, Molitor reprend de la tête et inscrit un doublé (79ème). C'est la fin. Nice tient son exploit et  le Barça repart du Ray avec une valise. Au retour, Barcelone ne parvient pas à remonter son retard (2-0) et est éliminé de la coupe UEFA dès son entrée en lice. Un guet-apens pour Johan Cruyff. Le Gym corrige Fenerbahçe au tour suivant (4-0 / 0-2) avant de prendre une belle fessée contre Cologne en huitième (1-0 / 0-4). Foutus allemands.

Molitor et van Dijk : les buteurs du matchs.

- LE MATCH EN VIDEO -


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